Ce jour-là… j’avais été voir pour la première fois mon « vrai » bureau au lycée. Bon rien de bien géant, un bureau et deux chaises placées à l’extrémité de celui-ci. Génial. Je n’aimais pas trop ce côté « sérieux » car en général et à New-York aussi, le bureau d’un psychologue est plus accueillant. J’avais donné une certaine ambiance dans mon bureau à New-York. Déjà, j’avais un bête bureau dans un coin et au centre… 4 fauteuils assez confortable mais tout autour des bougies et de l’encens, des trucs chouettes quoi. Je n’étais pas dans le genre « babacool » mais j’aimais que les gens soient à l’aise et pas dans un coin confiné avec un bureau qui nous sépare. Les jeunes devaient se sentir bien dans cette pièce enfin j’allais surement relooker la pièce dans les jours à venir et je me devais d’y penser sérieusement. Quel jeune voudrait aller chez un psy dans cette ambiance ? J’aurais fuis entre nous et je l’ai fait pendant toute ma scolarité en passant. Je quittais la bâtiment scolaire en marchant vers le premier restaurant ou je pourrais manger. Je n’avais rien contre la cuisine mais cuisiner pour une seule personne, ce n’est pas très agréable enfin cela n’a rien de motivant. On n’en retire pas une once de plaisir car au fond, c’est chiant puis faut aussi savoir ce qu’on veut, je ne le sais pas.

Une, deux et quatre rues après je tomba devant ce restaurant. J’y étais venu plusieurs fois quand j’étais au lycée et j’aimais ça mais l’endroit était pourtant reprit depuis par des personnes plus jeunes et je me souviens qu’en début de semaine, j’étais tombé sur une serveuse qui s’interrogeait sur ma cicatrice dans le coup. J’avais du mentir « un chien enragé », je n’allais pas lui dire que ce n’était qu’un vampire, rien de grave. Elle m’aurait pris pour une folle mais les chiens en colère sont parfois de bon moyen pour parler des vampires, je l’ai vu à la télé. Un sourire délicat et mignon se dessinait alors que je regardais voyager les clients qui rentraient et sortaient de cet endroit. Je franchis alors la porte quand se fut mon tour tout en approchant délicatement les tables afin de trouver une seule qui pourrait être libre et si possible… loin du bruit et encore plus loin des fumeurs. Je détestais les fumeurs. Trouvant alors une table que je fusillais du regard, j’y couru tout en posant sac et manteau. Dévoilant alors ma tunique et mon pantalon noir aux yeux du monde. Je m’assis pendant un instant en regardant les clients et de temps à autres l’heure qu’affichait mon portable mais aussi le menu. Je n’avais pas vraiment idée de ce que j’allais manger.

C’est là que j’aperçue cette jeune femme, elle avait de beaux cheveux bruns, une couleur ébène que j’adorais. A Harvard, j’avais arrêté de colorer mes cheveux en blonds et j’étais redevenue une petite brune, je les colorisais depuis le lycée, me trouvant plus jolie en blonde et puis pour être différente que Lucinda qui elle est restée brune. C’était cette serveuse que je voyais se contenter de débarrasser des tables avec une classe que peu de personnes pourraient dire avoir, elle avait le truc pour paraitre magnifique et accomplir la tâche le plus « simple » en lui donnant une impression d’être « merveilleuse ». C’est comme les femmes que l’on applaudirait quand on les voit sortir des poubelles, elle avait la classe. Je me levai alors, je ne savais pas pourquoi et je m’approcha d’elle en souriant. « Bonjour », disais-je en m’armant du plus beau sourire. Si l’on me demandait pourquoi j’osais la déranger en plein travail, je n’aurais jamais su ce que j’aurais pu dire mais notre première conversation était agréable et j’avais envie de ne pas laisser ma chance de rencontrer de nouvelles amies. « Je voulais savoir qu’elle était le menu du jour enfin je ne sais pas en fait ce que je pourrais manger ce soir donc voilà »… abruti me disais-je alors en silence, je ne savais pas vraiment me faire des amies, je n’en avais pratiquement pas à New-York et pas beaucoup à Harvard, heureusement bien plus ici mais j’y étais née donc c’était différent mais avec mes recherches, mes études et mon boulot, j’avais perdu la main.

SHIT... je suis nulle en signature...

Comment savoir ce que promettait cette vie ? Je ne savais même pas ce qui m’attendait depuis que j’étais de retour. Retrouverais-je le vampire que j’aime ? J’aurais bien dis « l’homme » mais soyons honnête, il n’est pas humain enfin si il l’était mais il ne l’est plus. Après mes longues années de recherches, je le savais. Et pourquoi me retrouvais-je aussi dans cet endroit ? Ce restaurant ? Je savais seulement que je voulais passer une soirée sans penser aux vampires après cette journée de boulot même si je n’avais faits qu’aller voir mon boulot, j’avais quand même été au boulot, dans mon bureau cependant je n’avais pas reçu d’étudiant voulant papoter de leurs problèmes, rien de cela. J’avais seulement passé une porte, posé une caisse avec mes effets personnelles sur ce bureau. Rangé quelques dossiers, ramassé quelques grains de poussières et passé la porte pour repartir. Puis me voilà dans cet endroit. Je m’apprêtais à choisir difficilement un plat et j’avais remarqué cette serveuse. Je me souvenais d’elle qui avait posé des questions sur ma cicatrice. Vous savez que ce n’est pas la première car des professeurs et diverses personnes l’avaient faits dans le passé, même Lucinda aussi. Le plus marrant dans l’histoire est que j’avais l’impression parfois d’être comme ces handicapés que l’on regarde bizarrement avec pitié avant de poser la question. Je n’en voulais pas aux gens de le demander car cela m’arrivait de le faire quand j’en croisais, j’étais humaine. Certains le demandent par pitié, d’autres par curiosité et parfois pour se moquer, les gens sont des personnes qui ont surtout trop de choses dans la tête, des choses qui me dépassent. A quoi cela servait de découvrir « pourquoi j’ai été blessé au cou » enfin nous savions tous que c’était un vampire mais c’est comme parfois quand on dit que « tout le monde le sait mais personne n’en parle » c’est la logique de l’histoire. Allant vers cette jeune femme pour poser une question que je ne voulais même pas poser au final, j’avais seulement besoin d’une raison pour l’aborder. D’ailleurs c’est marrant, on penserait vite que c’est ce que font les dragueurs idiots parfois… il ne manquerait plus que je me mette à la draguer pour pouvoir lui faire peur. Genre… « Hey, tu es un ange tombé du ciel » ? J’adore, on me l’a souvent sortis, j’appelle ce genre de gars… « Des boulets » !

Ohhhh… pauvre bête me disais-je après qu’elle se retourne et me dise que le plat du jour était composé de canard. Je n’avais rien contre les manger mais tout de même, pauvre bête. Les canards étaient si mignon quand il couinait autour des lacs suivies de leurs bébés. Elle me dit alors que je pensais aux canards que c’était noté sur le panneau et telle un « Homer », je me tapais gentiment sur le front en laissant échapper un « doh » avec un léger rictus qui pourrait me faire prendre pour une folle, peut-être l’étais-je ? Suis-je folle ? Qu’en dites-vous ? Non mais sérieusement, je n’en ai pas marre de penser comme ça ? Depuis que je connaissais l’existence des vampires, je me disais souvent que j’étais un peu folle. Complétement taré. C’est alors qu’elle me souriait et me parlait de la dernière fois que nous nous étions vus en me disant ne pas penser que je lui reparlerais après sa question indiscrète, non mais soyons sérieux, je ne suis pas douée non plus. Je ne savais pas réellement pourquoi j’avais envie de « parler » avec elle car je ne savais rien d’elle. J’avais cependant besoin d’amis, j’avais besoin de me faire des amis surtout et avant tout. Elle était l’une des seules à m’avoir accosté et paraitre en connaitre un peu sur les vampires.

Je lui souris alors, un beau sourire assez large pour faire apparaitre mes dents et je penchai légèrement la tête mais alors que j’allais parler, elle reprit la parole. Elle ne croyait pas mon excuse concernant les chiens en colère. Entre nous, je ne l’aurais pas cru non plus si l’on me l’avait dit mais que voulez-vous… que devais-je dire d’autres ? Je n’avais pas vraiment le choix. Je ne voulais pas dire la vérité, je voulais conserver le secret des vampires. J’en connaissais qui ne méritait pas que je dévoile leur existence, c’était bien dangereux puis je risquais ma vie. J’émis alors un léger rire en me contentant de la regarder dans les yeux. Savait-elle pour les vampires ? Elle ne me croyait pas. Je l’a vit alors faire un signe de la main à un de ses collègues et souris. « Personnellement, je ne savais pas non plus comment vous aborder donc j’ai posé cette question idiote concernant le menu mais je vous assure que je suis aussi idiote et brusque pour ce genre de questions. Je ne peux donc pas vous en vouloir »… Mon dieu, arrête de parler, petite bavarde que tu es Pandy. J’étais bavarde, je le savais mais surtout quand je ne savais pas comment me placer et que j’étais gêné. Je passa alors ma main devant elle en lui proposant comme pour les prises de contacts… « Je me présente, Pandorà Smith… l’adoratrice des chiens en colère », disais-je en rigolant avec une petite dose d’humour. Je n’allais pas reprendre le fait des chiens en colère de peur… à lâcher le morceau mais peut-être arriverais-je à savoir si elle connait les vampires d’où sa réaction et le fait qu’elle n’y croyait pas. Je ne pouvais pas le savoir sans qu’elle me le dise, nous n’avions cependant pas d’ondes qui nous font savoir si nous connaissions les vampires sauf peut-être la veine de vénus mais comment découvrir si nous en possédons dans le sang ?