Cela faisait quelques semaines que j’étais arrivée à Mystic Falls avec Nolan, mon camarade de toujours. On avait traversé tellement de pays à la recherche de vampires, mais surtout d’une : Lily-Rose. Ce prénom me donnait la chair de poule, et j’étais enfin près d’elle. Plus près d’elle que jamais, dans cette ville sinistre de quelques milliers d’habitants. Mon quotidien lui était dévoué de recherches sur son espèce ; j’en avais appris des tonnes sur ce monde si irréel pour certains d’entre nous. Je me suis forgée un instinct de tueuse, une personnalité froide et irréprochable, mais surtout, une vie qui m’emprisonnait dans une chasse sans fin.

Nous avions loué un appartement dans le centre ville. Là où on pourrait repérer toute sorte de créatures, surtout celles qui sont dotés d’objets composé de Lapis-lazuli ensorcelé. C’était un bon début pour une chasse aux vampires. Nolan et moi observons beaucoup, c’était notre passe-temps, on ne vivait que pour cela. Parfois, je réfléchis à ce qu’aurait pu être notre vie si je n’avais découvert que ma sœur avait été tué par un vampire, une vie de rêve qui aurait pu nous satisfaire, remplir nos jours de bonheur. Mais tout ceci n’est que pensées qui n’ont pas lieu d’être lors d’une traque comme celle-ci. Je commençais surement à devenir folle, mon obsession m’affligeait cette lutte et Nolan subissait. Je m’en voulais, mais ces cinq années nous ont encore plus rapproché. Pendant que Nolan dormait, j’étais à la fenêtre qui donnait une vue sur les boutiques d’en face. Une marée d’habitants y passait tous les jours. Silencieusement, je regardais et pensais. Un moment sans danger qui fut de courte durée.

Je clignais des yeux plusieurs fois pour m’assurer que ma vue ne me jouais pas des tours. Je me levais précipitamment, m’approchais de plus en plus de la vitre. Je me penchais, doucement, la bouche ouverte, étonnée. Et tout d’un coup, l’homme que j’observais avait disparu. Avais-je rêvé ? Je l’avais bien reconnu, il n’avait pas changé de mes souvenirs. Des années déjà, et il était là. Je ne savais quoi penser. Mes longues heures de sommeil perdues m’avaient peut-être plus atteintes que je ne l’aurais pensé. Mais si c’était vraiment lui, que dois-je faire ? Je n’osais pas réveiller Nolan pour une seule suspicion, je devais être sure.

Le fait de le revoir me rongeait. Je n’avais pas pu le tuer, j’avais pris le risque de m’attacher à lui, et malencontreusement, j’ai subi les sentiments humains que je possède encore. C’était une erreur de débutante, aujourd’hui, j’étais sans pitié, du moins, je le crois. Une aventure avec un vampire ne se reproduira plus, impossible. Je soufflais un bon coup, je me rassois sur le fauteuil en face de la vitre, et mit ma tête dans mes mains. Que devrais-je penser ? Que faisait-il ici ? Pourquoi ? Viens t-il nous tuer ? Quel est son but ? Devrais-je le traquer ? Et si j’avais tout simplement rêver ? Tant de questions auxquelles je n’avais aucune réponse.

La nuit commençait à tomber, j’étais pétrifiée dans mon fauteuil, voulant à tout prix trouver une raison à cette hallucination. Nolan ne s’était pas encore réveillé, un gros dormeur celui-ci. Il les mérite ses heures de sommeil, je ne le dérangeais alors pas. Je pris un stylo et l’avertit sur un bout de papier que j’étais partie prendre l’air. Oh que oui, j’avais besoin d’un bon verre, et d’un bol d’air frais. Les derniers rayons du soleil apparaissaient, je marchais dans les rues sans vraiment me soucier d’où j’allais. Quand je posais mon regard inconsciemment vers lui. Je n’avais pas rêvé. J’étais hypnotisé par sa posture. Il n’avait pas changé en deux ans. Voilà ce que ça fait de n’avoir pas pu le tuer, un choc pour la vue humaine. Je savais ce que je risquais, mais je tentais le tout pour le tout.

Je m’avançais vers lui, l’entrainait dans une allée sombre et le plaquais contre le mur, munis d’une arme tirant des bouts de bois. Je la pointais vers son cœur à une vitesse, j’étais surprise qu’il se laissa faire. Mon regard plongea dans le sien, et enfin je lui dis :

« Que fais-tu là Mikhaïl ? »

Mon cœur accélérait, Nolan n’était pas là, il aurait été aussi choqué que moi de le revoir, vu qu’il doit penser que je l’avais tué, deux ans auparavant. C’était mon premier mensonge, ma première défaite. Mon côté humain a parlé, on ne peut nier des sentiments. C’était injuste, je savais que pour faire partie de ce monde, il ne fallait pas avoir de cœur, et pourtant, je restais une petite humaine, prétendant être invincible et forte, cependant, sous cette carapace se cachait une femme blessée par le décès de sa sœur.