Sam & Ishbel ★ Why her?

Je ne m'attendais pas autant de changement en arrivant à Phoenix, j'arrivais seul avec seul envie détruire des créatures de l'enfer et je me retrouvais avec une... autre créatures sans vraiment savoir ce que c'était à mes côtés dans la voiture. Jusqu'à preuve du contraire elle était une humaine banale, et c'est ce qu'elle prétendait mais ce qui était sûr c'est qu'elle était une humaine très collante qui avait réussi à s'incruster avec moi pendant ces voyages. Je n'arrivais pas à savoir pourquoi elle voulait rester avec moi, elle était fermée à toutes sortes de discussions un peu trop sérieuses comme si il fallait qu'elle garde tout cela secret, mais cela attisait encore plus ma curiosité. J'étais au volant depuis quelques heures tandis que ma nouvelle passagère dormait sur le siège passager la tête posait contre la vitre sur laquelle ruisselaient les gouttes de pluie. De l'autoradio s'échappait un léger son d'un vieux slow qui berçait l'atmosphère au point que j'avais moi même du mal à rester éveillé au volant. Je fus soulagé lorsque je vis annoncé le panneau d'entrée dans Henderson, je roulais dans différentes rues avant d'arriver devant un motel. À l'arrêt du moteur ma nouvelle coéquipière ouvrit les yeux et sortit nonchalamment de la voiture. « Tiens c'est la chambre 17 » lui dis-je en lui tendant la clef.

Je retournai sur mes pas et me rendis jusqu'au distributeur, nous étions arrivés tôt dans la nuit et à part les bars il n'y avait rien d'ouvert, pas même la minuscule cafétéria du motel. Les quelques chips qu'allait nous fournir ce distributeur allaient constituer un festin de roi en cette nuit humide. Je me rendais donc jusqu'à la chambre 17, lorsque j'y entrais, Ishbel avait déjà prit possession d'un lit et était assise dessus. Je lui envoyais un paquet de chips avant de me diriger vers la salle de bain « Tiens si t'as faim c'est tout ce qu'on a, je vais prendre une douche, m'attends pas si tu as envie de dormir je t'en prie. » Une fois dans la salle de bain j'enlevais mes vêtements et m'insérais dans la douche, l'eau chaude coulait le long de mon corps et me revigorait légèrement après cette longue route qui m'avait quelques peu endormi. Une fois ma douche prise j'enfilais mon jean et je sortais torse nu pensant qu'Ishbel dormait déjà, et si ce n'était pas le cas je ne pensais pas que voir un homme sans t-shirt allait la choquer.

Lorsque je sortais elle était assise devant la télévision, ne la regardait pas vraiment mais ne me regardait pas non plus pour autant. Décidément je ne savais pas pourquoi cette fille avait voulu voyager avec moi et je mourrais d'envie de découvrir ses raisons mais pour l'heure j'étais fatigué et je n'avais pas envie de me prendre la tête sur des sujets trop sérieux ce soir. « Tu veux peut être prendre une douche ? » la réponse fut longue à arriver, j'ai même pensé qu'elle ne viendrait jamais. Il me semblait que cette fille ne pouvait pas me supporter et pourtant elle restait avec moi, cette fille sera donc toujours un gros mystère pour moi.

Je soupirais en repensant à quelques mois avant, je revoyais le même genre de scène avec Cassandre. Tous les deux dans notre chambre de motel à parler de tout et de rien à rigoler en oubliant tous les soucis de les journées, nous ne parlions pas trop des chasses qu'elle faisait parce que j'avais du mal à croire à toutes ces choses à l'époque et cela lui faisait beaucoup de bien, elle pouvait oublier cette partie de sa vie, elle pouvait se concentrer sur autre chose et cela lui laissait une porte ouverte sur un autre monde où les démons et autres créatures. À partir du moment où j'ai commencé à être chasseur je m'étais dit que si quelqu'un venait avec moi sur la route cette personne ferait la même chose pour moi, qu'elle m'aiderait à oublier toutes ces choses horribles que je voyais qu'elle serait une bouffée d'oxygène dans ce monde empli d'horreur, mais je n'avais pas pensé que la personne qui me suivrait à travers le pays ce serait Ishbel..

Le temps passe est se ressemble à croire que je suis étrangère à ce fléau qui obsède chaque être vivant sur cette terre. La mort n'est pour moi qu'une simple idée humaine sans importance qui ne m'effraye nullement. Je vis, façon de parler, pour tuer. Tuer et protéger encore et toujours. Avec le temps une part sombre commence à naitre malgré tous vos efforts pour la repousser. Une part de vous qui vous fait aimer la mort, et le sang ainsi que la violence. Cette part qui m'effraye tout en glaçant mon être d'effroi. Oublier devient alors la seule solution alors que ce danger pèse sur vous jour et nuit. Il vous hante encore et toujours. Mais il n'est pas question d'abandonner sous peine de se perdre soit même. Je laisse mon regard s'attarder sur le paysage devant nous alors que la musique commence à me donner la migraine. Je tourne mon regard vers le jeune homme qui conduit et qui ne me porte aucune attention ce qui renforce ma frustration. J'aimerais tant laisser mon regard s'attarder sur son visage mais je ne le peux de peur de me faire prendre et de me dévoiler un peu plus. Il me pense humaine même si je doute qu'il soit aussi débile que ça. Je soupir pour attirer son attention mais rien alors que la fenêtre glisse pour laisser de l'air frais s'engouffrer dans l'habitacle. Je suffoque tout doucement dans sa voiture alors que le vent balaye d'une caresse ma longue chevelure brune. Tout aurait été si simple si j'étais l'humaine que je prétends être. Mais je n'ai pas le droit de penser à ce genre de chose quand il s'agit de lui, une simple mission de routine en soit. Je prend mon mal en patience alors qu'une ville ne tarde pas à se dessiner devant nous. Ravalant avec peine le dégout que me provoque ce voyage, je fais l'effort de remonter ma vitre alors que de grosses goutes commencent à s'écraser sur le pare brise de la voiture. J'ai besoin de me reposer et tout simplement de faire le vide dans ma tête. Doucement ma joue se colle contre la vitre glacée avant que je ne vienne à sombrer dans un profond sommeil. Ce n'est que de longues plus tard que l'arrêt soudain de la voiture me force à ouvrir les yeux. Un bref coup d'œil autours de moi m'annonce que nous sommes semble-t-il arriver dans une ville moche, sale et petite. Le paradis sur terre donc ! Sans attendre, la porte claque pour me laisser sortir alors que le froid m'engouffre tout en me faisant frissonner. Nonchalamment appuyée sur la voiture j'attends avec impatience qu'il sorte à son tour pour me suivre. Il ne bouge pas alors que je me baisse pour le voir encore assis au volant le regard perdu dans le vide. « Tiens c'est la chambre 17 » Je lève les yeux au ciel tout en ne me faisant pas prier pour attraper les clés qu'il me tend. Je ne prend pas la peine de lui répondre avant de me diriger dans le motel pourri qu'il semble avoir choisit avec soin.

La chambre est de taille raisonnable et la propreté semble correcte alors que je me laisse tomber sur le lit le plus près de la porte par simple mesure de sécurité. Je rabat mes genoux vers ma poitrine tout en étouffant un soupir en sentant la couverture me piquer les cuisses. Je suis à l'étroite dans mon jean bien trop court pour moi tout ça pour lui. Mais il n'a rien remarqué bien sur. Je ne me reconnais plus. Mes dents s'enfoncent dans ma lèvre inférieure pour me pousser à reprendre pied sur terre. Oui cet homme m'attire c'est indéniable mais ce qu'est que physique mais surtout je suis un ange. Tout m'est interdis sauf le crime. A cette idée je sens la frustration m'envahir. Depuis combien de temps n'ai je pas fait une tuerie bien sanglante ? Depuis bien trop longtemps à mon goût. Un paquet de chips s'écrase sur mes pieds tout en me forçant à relever la tête vers mon démon personnel. « Tiens si t'as faim c'est tout ce qu'on a, je vais prendre une douche, m'attends pas si tu as envie de dormir je t'en prie. » Je réprime un sourire avant de rétorquer. « Comme si j'allais t'attendre. » C'est plus fort que moi. Je ne peux être gentille avec lui sous peine de faire fléchir mes défenses. Il me tape sur les nerfs dès qu'il ouvre la bouche et encore c'est sans compter sur son sourire narquois et supérieur. Avec un dédain voulu, je détourne la tête pour l'ignorer alors qu'il prend la direction de la salle de bain où l'eau ne tarde pas à se faire entendre. Le petit son qui sort de la pièce close m'apaise. J'allume par ennui la télévision qui ne tarde pas à débiter son lot de bêtises plus grosses qu'elle. Le temps passe alors que plongée dans mes passée, je ne prend pas conscience de mon absence qui dura de longues minutes. Je me perds dans les méandres de mon âme. Désir et raison … La raison l'emporte toujours mais à quel prix ? « Tu veux peut être prendre une douche ? » Sa voix suave et bien trop tentante arrive à mes oreilles sans pour autant m'aider à quitter mon état de loque humaine. Ma respiration est douloureuse alors que je lutte de toutes mes forces contre lui et tout ce qu'il représente. Je n'aime pas les humains et l'homme à mes côtés en est une des raison. Le silence s'immisce entre nous deux sans pourtant que cela vienne à me déranger. Je tourne enfin la tête dans sa direction et je ne peux m'empêcher de déglutir en silence face à la vue qu'il m'offre. Mon regarde glisse le long de son torse où des gouttelettes suivent avec un plaisir malsain les courbures de ses muscles. « Fais toi plaisir, dis que je pues monsieur l'exhibitionniste. J'ai oublié ton don pour parler aux femmes. » Je suis froide une fois de plus alors que je détourne la tête une fois de plus, gênée de la situation. Je me cache comme toujours derrière mon masque de froideur alors qu'a l'intérieur je sens une chaleur inconnue m'envahir. Je le déteste tant ...

Sam & Ishbel ★ Why her?

Je n'avais jamais été du genre très loquace, je laissais souvent les autres parler à ma place et je me contentais de répondre quand le moment le nécessitait. Je pensais que les choses seraient ainsi avec Ishbel, mais le fait est que pour une fille elle était très peu bavarde. Je ne lui accordai pas une très grande importance, cela me faisait bizarre de voir quelqu'un d'autre que Cassandre à côté de moi dans la voiture et cela me donnait une étrange sensation que de la regarder alors qu'elle était assise sur la banquette avant. Je me sentais aussi très gêné de dormir dans la même chambre qu'une autre fille. Depuis la mort de Cassandre j'avais eu des aventures sans réels lendemains avec quelques filles histoire d'oublier un peu ce qu'il se passait à ce moment là mais sans vraiment le comprendre je trouvais que me retrouver avec Ishbel dans la même chambre pour dormir était vraiment bizarre. En fait elle me rappelle beaucoup trop ma défunte ex-petite amie et je ne pouvais nier que je me trouvais vraiment dans une situation particulière que j'avais du mal à gérer depuis qu'elle avait voulu partir avec moi pour ma mission. Je ne savais même pas vraiment ce qui l'avait poussée à me suivre, il était hors de question pour elle de m'en parler et de me donner une seule explication, je devais simplement accepter sans sourciller et poser de problème. Mais en sortant de la voiture j'avais besoin d'un peu de temps avant d'entrer dans cette chambre où je m'étais retrouvé une année avant. En passant devant ce motel je m'étais souvenu que j'y avais déjà logé l'année dernière avec Cassandre et maintenant j'y logeais avec une autre femme et cela me fit encore plus bizarre.

Bien qu'elle lui ressemblait énormément d'un point de vue physique je ne pouvais pas dire qu'au niveau du caractère elles étaient les mêmes, même très loin de là. Une fois la chasse finie Cassandre redevenait douce et chaleureuse, toujours prête à rire et à me faire oublier les risques qu'elle prenait. Nos soirées dans des chambres de motel miteuses étaient toujours remplies de bonne humeur et de rires mais la seule chose que l'on entendait dans cette chambre était le silence que j'essayai parfois de briser maladroitement pour que notre route ne soit pas non plus la plus horrible des choses à supporter mais il fallait avouer que ce n'était pas toujours facile lorsque les seules réponses que l'on nous adresse son acerbes et foudroyantes comme celles qu'elle voulait bien m'adresser « Comme si j'allais t'attendre. » il fallait avouer que c'était incompréhensible que je n'aime pas le fait qu'elle m'accompagne quand on voit à quel point elle fait preuve d'amabilité, je dirais même d'amour envers moi. « C'était juste une phrase de politesse, tu sais ce truc dont tu es complètement dépourvue... » Les journées à ses côtés promettaient d'être très intéressantes et animées il n'y avait pas de doute.

Je bénissais ces quelques minutes sous la douche où je n'avais pas à subir son regard réprobateur, je ne voyais pas pourquoi elle restait avec moi, si elle avait juste besoin d'un chauffeur elle aurait pu demander à quelqu'un d'autre, à quelqu'un qui ne l'exaspérait pas autant que moi. Je crois que le pire était que je ne savais pas pourquoi je l'exaspérais autant puisque je n'avais rien fait pour mériter ça et pourtant j'avais l'impression que dès que j'ouvrai la bouche je disais encore une énième idiotie ne serait ce que lorsque je lui posais une simple question. Lorsque je sortais de la douche j'aurais aimé qu'elle soit déjà endormie mais ce ne fut pas le cas, elle était sur un lit avec la télé allumée et les yeux dans le vague, dieu qu'elle était belle à ce moment là, aussi belle qu'elle était capable de me pourrir la vie et d'être chiante c'est dire à quel point elle était belle. Comme à mon habitude j'essayais de faire preuve de gentillesse et de politesse en m'inquiétant du fait que j'ai pris la salle de bain alors qu'elle en avait peut être besoin mais une fois de plus je me frottai à un adversaire redoutable qui ne laissais jamais rien passer « Fais toi plaisir, dis que je pues monsieur l'exhibitionniste. J'ai oublié ton don pour parler aux femmes. » c'était sûr, je n'aurais jamais le dessus avec cette fille, quoi que je dise cela allait toujours se retourner contre moi et me revenir en plein face même avec les meilleures intentions du monde. « Désolé si ça te gêne que je sortes de la douche ainsi, mais la dernière fois que j'ai cohabité ainsi avec une fille je couchais avec donc y avait pas trop de problème du côté exhibition. Et si je sais parler au femme, mais pas au petit chien de garde comme toi qui ne savent qu'aboyer. » J'en avais assez de ses façons de faire, comme si mademoiselle avait toujours été traitée comme une princesse, comme toutes ces jeunes premières que tout le monde adore dans leur lycée et qui finissent par être reine du bal de promo. Le fait est que celle qui avait été ma princesse à l'époque du lycée s'était avérée être une véritable pourriture dotée d'une grande beauté et quand je regardais à nouveau la beauté flagrante de mon interlocutrice j'avais peur de découvrir encore pire que ce que j'avais déjà connu à l'époque. Bien sur toutes ne sont pas comme ça, mais vu comme les choses étaient parties je me méfiais.

Je me demande encore ce que je fais ici avec cet humain qui pourrit l'existence tout en me rendant un peu plus humaine à chaque minutes passées en sa compagnie. Je devrais le fuir tout en continuant ma mission en le guettant de loin mais à présent je ne le peux. J'ai pris goût à sa personne et à nos joutes verbales douloureuses qui s'ancrent en moi avec un plaisir malsain. Et même si je ne serais jamais prête à l'avouer il est devenu une des rares choses qui m'empêche de sombre dans la folie meurtrière qui m'enivre lorsque le sang coule. « C'était juste une phrase de politesse, tu sais ce truc dont tu es complètement dépourvue... » Bien sur qu'il a raison mais je suis pas en état de baisser ma garde. Il est rentré de force dans mon existence et cela je ne pourrais jamais lui pardonner et ce malgré la proximité de son corps. Les anges ne sont pas fait pour ressentir du désir ni même aimer avec un grand A. L'amour charnel nous est inconnu pourtant lorsque mon regard se pose sur lui, je n'ai qu'une seule envie le posséder. Je sens mon sang bouillir dans mes veine d'une chaleur qui m'est inconnue. Je suffoque dans cette pièce bien trop étroite à mon goût pour nous deux. Mes muscles se bandent tout en me faisant grimacer de douleur alors que je détourne le regard. Mon corps me devient tout à coup étranger ce qui ne m'es jamais arrivé dans toute mon existence. Et dieu que j'ai vécut … J'ai vu la naissance des hommes et des plus grandes civilisations qui furent détruites par l'homme lui même et sa soif de pouvoir. C'est à ce moment que j'ai commencer à les détester face à leur folie et à leur méchanceté innée. Tant de morts, tant de sang pour rien … J'ai droit à quelques minutes de répit avant qu'il ne revienne m'achever avec une simple serviette nouée autours de sa taille. Un ange ne pourrait pas être plus beau que lui et cette idée me rend malade. Surtout celle qu'il puisse devenir un ange à son tour du moins un simple hôte pour un de mes frères. Je ne peux me résoudre à le perdre alors que j'ai soif d'en apprendre plus sur lui. Il souffrance, je le sais, je le sens et ce malgré son masque d'ironie similaire au mien. Au fond nous ne sommes pas si différents que ça et ceci doit l'effrayer chose que je comprendrais. Je ne suis pas gentille, je suis chiante, envahissante, nuisible tout simplement comme le moustique qui vous tape sur le système a trois heures du matin. Une nouvelle fois ma bouche s'ouvre pour laisser échapper la frustration qui m'envahit en cet instant.

« Désolé si ça te gêne que je sortes de la douche ainsi, mais la dernière fois que j'ai cohabité ainsi avec une fille je couchais avec donc y avait pas trop de problème du côté exhibition. Et si je sais parler au femme, mais pas au petit chien de garde comme toi qui ne savent qu'aboyer. » Une nouvelle fois ses paroles s'enfoncent en moi tel un poignard alors que j'essaye de les oublier en un mouvement de tête qui fait tournoyer ma longue chevelure sur mes épaules. « C'était donc elle …. » Cette fille qui reste autours de lui comme une ombre indissociable de la sienne. Elle l'aime encore, elle veille sur son amour perdu. Je ne comprend pas cette jalousie qui nait en moi quand il s'agit de lui. Mais j'ai remplacé sa copine à présent morte dont le prénom m'échappe. Je ne continue ma phrase sachant pertinemment que j'ai déjà franchit une limite. Oui, j'attise sa colère mais dans le seul but d'attirer son attention tout en essayant de me faire une place dans son existence même si celle-ci doit être négative. Il ne voit pas tous les efforts que je fais, tous ses efforts qui me transforment en une autre qui me répugne autant qu'elle me plait. « Je sais que je ne suis pas parfaite, et que je ne le serais jamais. Je sais très bien que je suis chiante et que j'ai une fâcheuse tendance à te mettre sur les nerfs mais tu as bien été contente de trouver ta chienne de garde quand tu étais à deux doigts de la mort. » J'ai sans cesse ce besoin de justifier ma présence à ses côtés pour lui mais aussi pour moi. Je déteste tant Samuel mais entre l'amour et la haine il n'y a qu'un pas. Suis-je prête à le faire ? Et toi ?

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Je savais pertinemment que je me permettais de la juger sans vraiment la connaître mais il fallait avouer que je n'avais pas beaucoup d'autres choix. Il y avait comme de grosses zones d'ombre autour de tout ce qui touchait à sa vie et dès que j'osais lui poser quelques questions elle changeait de sujet en une fraction de seconde où me riait au nez comme pour dire ''mais oui bien sûr comme si j'allais te parler de moi''. Je ne pourrais pas dire que je la déteste vraiment surtout étant donné qu'elle m'a sauvé la vie mais je ne pourrais pas non plus dire que je l'apprécie du fond de mon cœur. Il y avait seulement beaucoup trop de différences entre nous deux pour que les choses se passent bien je pense. Il y avait quelque chose en cette fille qui me dérangeait ne serais-ce que dans sa façon de parler. Elle paraissait hautaine comme si tout en moi l'exaspérait et qu'elle était incapable de paraître ne serait-ce qu'un minimum cordiale et aimable.

Je n'avais pas pu me retenir de lui parler de Cassandre, j'avais du mal à ne pas penser à elle et même si j'avais réussi jusqu'à présent à ne pas en parler c'était sorti tout à coup. Je ne m'attendais pas à ce qu'elle me pose des questions où à ce qu'elle fasse une quelconque réflexion mais je ne m'attendais pas vraiment à ce qu'elle réagisse à cette nouvelle autrement qu'en se moquant de moi ou en faisant des réflexions sur mon incompétence à différencier le travail et les sentiments, mais elle était inconsciente du fait que le chasseur le plus expérimenté était ma défunte petite amie. Mais il n'y eu aucune réaction de ce genre, seulement un léger murmure que je n'arrivais pas vraiment à comprendre « C'était donc elle …. » qu'est ce que ces quelques mots voulaient signifier, pourquoi elle ne réagissait pas d'une autre façon à mes paroles. Je ne la connaissais pas depuis longtemps mais je ne l'avais jamais vu réagir comme cela. « Comment ça ''c'était donc elle...'' je vois pas pourquoi ce que j'ai dit peut susciter ce genre de réponse. » Je n'arrivais pas à cerner cette fille, en fait je n'arrivais même pas à savoir si elle était vraiment une fille ou si elle était une chose inexplicable que je ne connaissais pas encore et de laquelle je ne me méfiais pas encore. Le fait est qu'à force d'être suspicieux sur tout et n'importe quoi, je ne lui faisais pas du tout confiance, elle s'était imposée auprès de moi mais vu notre première rencontre surprenante je ne pouvais pas lui faire confiance. Vu la façon dont elle avait disparu avant de réapparaître à mes côtés, j'avais cette image en permanence dans ma tête et je ne pouvais pas m'empêcher de me poser des questions.

Mais plus que tout je ne comprenais pas pourquoi tout à coup elle avouait ses défauts exaspérants et horrifiants pour moi. « Je sais que je ne suis pas parfaite, et que je ne le serais jamais. Je sais très bien que je suis chiante et que j'ai une fâcheuse tendance à te mettre sur les nerfs mais tu as bien été content de trouver ta chienne de garde quand tu étais à deux doigts de la mort. » Certes c'était surtout pour me rappeler une fois de plus que je ne serais pas de ce monde si elle n'avait pas été là, mais c'était sûr que si j'avais les mêmes facultés qu'elle je m'en serai sorti beaucoup plus facilement. J'étais partagé entre l'idée de m'en prendre à elle ou bien de laisser passer les choses et ne pas relever et pour ne pas avoir une énième dispute avec elle. « Ma chienne de garde s'en sort sûrement mieux que moi parce qu'elle est … je ne sais pas trop quoi d'ailleurs. Peut être que sous ces airs de jeune fille magnifique et fraîche se trouve un répugnant démon. De toutes façons j'en ai marre de tout ça, marre que tu dises jamais la vérité, je te déteste c'est tout alors arrête quoi ! » Je ne sais pas vraiment pourquoi mais cela la vexa plus que je ne le pensais, cela restait encore un mystère pour moi et je la vis se lever avec un air énervé et sortir de la chambre. Je restai là pendant quelques secondes, à me demander si je n'y étais pas allé un peu fort. Je me dépêchai de mettre un t-shirt et je sortis pour la retrouver. Elle était assise sur la marche devant l’accueil du motel. Je m'asseyais à côté d'elle, même si elle m'exaspérait je n'étais pas insensible. « Ha écoute je suis désolé, je te déteste pas sinon je te laisserai pas rester avec moi... » le fait est que j'avais du mal à lui dire de me laisser tranquille. Même si j'avais du mal à la supporter, chaque jour qui passait me donnait toujours un peu plus envie de la connaître.

Avec le temps on oublie tout même cette part d'humanité qui caractérise tant l'homme. Je ne suis pas humaine et je le serais jamais pourtant en présence du jeune homme je ressens des sentiments disparus chez moi. J'ai peur de devenir cette chose faible que je déteste tant, comme si j'avais besoin de ça alors que la population de démon augmente de jour en jour. Je dois lutter contre les autres mais aussi contre moi. Je suis tellement épuisée que je me demande encore comment je trouve la force d'ouvrir les yeux le matin. Pourtant je continue guidée par cette rage et cette soif qui fait de moi un monstre. Et alors que je déteste tant les humains je trouve ma drogue dans l'un deux. Sans même le comprendre il est devenu le pilier de mon monde. La seule chose qui me raccroche en ce moment pour ne pas sombrer dans la noirceur ambiante. Quand le doute est votre, vous luttez pour ne pas sombre mais l'appel de la chute est tellement grand que peu à peu vous faiblissez. Vous connaissez votre sort et plus le temps passe plus vous pensez qu'il sera plus doux que votre existence. « Comment ça ''c'était donc elle...'' je vois pas pourquoi ce que j'ai dit peut susciter ce genre de réponse. » Son regard glisse sur moi alors que je détourne la tête pour le fuir. Lui et seulement lui. Je ne me comprend pas, je le comprend pas pourtant je ressens cette peine qui laisse un gouffre en lui. Ce gouffre dont il m'arrive d'espérer de combler mais je ne le peux lorsque sa haine envers moi assombrit la pièce dans laquelle nous nous trouvons. Il me voit comme une emmerdeuse de premier choix et mon dieu que je le comprend lorsque je vois mes réactions à son égard. Je soupir tout en ramenant mes jambes vers ma poitrine pour lui faire comprendre qu'il n'obtiendra aucune réponse de ma part à ce sujet. Je sens déjà la frustration l'envahir mais je m'en moque. Il faudrait être idiote pour ne pas voir l'amour qu'il a encore pour cette fille à présent réduit à un corps sans vie. Je ne mâche guère mes mots surtout quand il s'agit de la mort. Après tout l'homme accepte bien la vie quand il vient au monde alors c'est la moindre des choses d'accepter sa sœur, la mort. Mais voilà que ma petite tirade n'a pas l'effet voulu à croire qu'il passe son temps à me surprendre. Au contraire même, mes jérémiades semblent avoir amplifier sa haine à mon égard alors que des mots d'une violence inouïe me percute de plein fouet.

« Ma chienne de garde s'en sort sûrement mieux que moi parce qu'elle est … je ne sais pas trop quoi d'ailleurs. Peut être que sous ces airs de jeune fille magnifique et fraîche se trouve un répugnant démon. De toutes façons j'en ai marre de tout ça, marre que tu dises jamais la vérité, je te déteste c'est tout alors arrête quoi ! » Les uns après les autres, les mots s'enfoncent dans ma chair et mon cœur alors que je suffoque sous la douleur. En temps normal, je reste insensible aux insultes et à ce genres de paroles mais voilà que prononcer dans sa bouche alors que son regard me transperce je perds pied. Je manque d'air, je ne comprend pas ce qui m'arrive. J'ai mal alors que mes poumons se contractent avec peine pour y laisser l'air entrer. Les mots me manquent alors que ma bouche s'ouvre pour se refermer vide de sens. Le silence me pèse alors que pour la première fois de mon existence, je me fige d'effrois. Pour la première fois de mon existence je ressens de la peur et de la douleur. Une douleur morale bien plus vicieuse que la physique. Je me lève alors du lit pour courir vers la porte qui ne tarde pas à craquer sous mon empressement. Je veux partir loin de lui, je veux simplement le fuir pour que tout redevienne comme avant. Mais je ne le peux alors que sa place est déjà faite dans mon cœur. Je m'accroche alors à la rambarde de notre motel miteux alors qu'une légère brise fouette mon visage qui ne tarde pas à être le siège de larmes salées. Mes lèvres tremblent alors que j'essaye de calmer les sanglots qui agitent ma poitrine. La porte claque à nouveau derrière moi alors que je me fige. Je ne prend pas la peine de me retourner bien trop honteuse pour l'affronter dans mon état. Il serait bien trop heureux de voir les effets de ses paroles sur moi. « Ha écoute je suis désolé, je te déteste pas sinon je te laisserai pas rester avec moi... » Je lève la main sans me retourner pour lui demander de se taire. J'ai besoin du silence, j'ai besoin de faire le vide dans ma tête ce qui est clairement impossible en sa présence. « Je n'ai pas besoin de ta pitié, tu as été très clair sur le sujet. A présent que tu as craché ton venin j'aimerais être seule ! » Je ne trouve plus les mots alors qu'il serait si simple de lui dire que demain nos chemins se sépareront. Mais je ne le peux … Je ne peux rester dans le noir à le contempler alors que j'ai soif de le connaître. Pourquoi ? Pourquoi moi ? Je le déteste tant pour me réduire à ça …

Sam & Ishbel ★ Why her?

Je la vois partir, blessée par mes mots acerbes, ce mots que je n'ai pas pu comprimer plus longtemps, ces mots qu'au fond je ne pense pas. J'ai peur de commencer à apprécier de nouveau quelqu'un, je me sens coupable de passer à autre chose, de vivre avec une femme alors qu'il y a peu de temps je me séparais de la seule femme que j'avais jamais aimée. Depuis le jour de sa mort, j'avais rencontré d'autres personnes, j'ai eu des aventures d'un soir, certaines un peu plus longues mais jamais il ne s'est passé un jour sans que je pense à Cassandre, toutes ces histoires étaient sans importances. Le fait est que plus je reste avec Ishbel, plus je me rends compte que j'oublie petit à petit ce que je vivais avant. J'oublie même jusqu'à son visage, la nuit lorsque je rêve d'elle leurs deux visages se confondent, alors que je rêve une énième fois de la nuit de la mort de Cassandre, je me vois en train de réussir à la sauver, et que nous repartons en nous embrassant tendrement mais lorsque nos deux visages se détachent je m'aperçois que son visage n'est pas le sien mais bien celui d'Ishbel. Je ne comprends pas comment c'est possible, elles se ressemblent tellement et à la fois sont si différentes, je ne vois pas comment j'arrive à rêver de ce genre de situation avec elle alors que chaque jour je maudis la personne qui m'a envoyé cette fille. Tout en elle m'exaspère, sa voix, sa façon de parler, sa façon d'être aussi têtue, mais par dessus tout je déteste la façon dont son regard sur moi avait le don de me faire fondre, comment je ne peux pas supporter le fait qu'elle s'éloigne de moi, je ne supporte pas le fait de me sentir aussi vulnérable face à elle. La voir partir me fend le cœur alors que je viens de lui annoncer que je la déteste, je n'arrive pas à comprendre ce qu'il se passe en moi, tout me dit de m'éloigner de cette fille, que chaque jour je vais me sentir un peu plus mal à l'aise de la laisser entrer dans ma vie de cette façon mais surtout de l'autoriser à prendre une place aussi grande dans mon cœur. Je suis incapable de lui faire du mal et pourtant je fais comme si c'était possible. Il faut simplement que je me reprenne en main, que je prenne quelques secondes pour réfléchir à ce que je viens de faire mais surtout pour gérer toutes ces pensées qui m'assaillent. Jamais je n'aurais pensé avoir ce genre de réflexions par rapport à elle, il a toujours été hors de question que je me laisse aller à avouer que je m'intéresse plus à elle que ce que je le pense.

En prononçant ces mots je ne pensais pas la faire souffrir autant, je la vois comme une femme forte que rien ne peut attendre et encore moins des mots sortant de ma bouche, j'ai pourtant toujours eu l'impression qu'elle me méprisait autant que moi je la détestais. Le fait est qu'en me rendant compte de ce que je ressens vraiment pour elle je me demande si c'est la même chose pour elle... Non il ne faut pas être idiot, elle me détestait avant même que l'on ne commence à voyager ensemble, je ne vois donc pas pourquoi elle éprouverait ce genre de choses par rapport à moi. J'arrive à sa hauteur, l'air frais de la nuit caresse ma peau alors que je vois Ishbel assise sur la marche, mon arrivée ne fut pas un franc succès, je tiens à m'excuser auprès d'elle mais elle s'est refermée comme une huître, le semblant d'amélioration qu'il y a eu entre nous s'est évaporé en quelques mots, les miens et je m'en veux plus que je ne le devrais. « Je n'ai pas besoin de ta pitié, tu as été très clair sur le sujet. A présent que tu as craché ton venin j'aimerais être seule ! » Si elle savait... si elle savait que c'est bien plus que de la pitié, j'aimerais que ce ne soit que ça, je me sentirais mieux qu'à cet instant. Mon cœur est serré dans ma poitrine, j'ai l'impression qu'il va s'en extirpé d'un instant à l'autre tellement les battements se font de plus en plus rapides et forts. Le fait est que je ne peux pas lui dire ce que j'ai sur le cœur, comment expliquer quelque chose que l'on ne comprend pas soit même et quelque chose que l'on ne désire peut être pas réellement. Ma bouche s'ouvre avant de se refermer sans qu'aucun bruit n'en sorte, qu'est ce que je pourrais bien répondre à cela, ne vaudrait-il mieux pas qu'elle croit ce qu'elle vient de dire ? Ce serait sûrement mieux pour tous les deux que nous nous détestions mutuellement mais les mots ne peuvent être contenus dans ce genre de situations et même si j'aurais préféré ne rien dire des sons finissent par sortir de ma bouche. « S'il te plait rentre à l'intérieure de la chambre, c'est pas sûr d'être dehors seule la nuit, et puis je pensais pas ce que je viens de dire, enfin pas complètement et je m'en rends compte maintenant en te voyant comme ça. » J'aurais pu en dévoiler plus, lui expliquer tout ce dont je venais de me rendre compte mais je me retiens parce que je ne veux pas qu'elle se rende compte des tourments de mon âme. Je veux simplement qu'elle reste avec moi, juste pour pouvoir encore la voir, même si c'est pour qu'elle me déteste, au moins qu'elle soit encore à mes côtés, j'avais déjà perdu une personne à qui je tenais et je ne voulais pas que cela se reproduise.