Elle l’avait donc bien cerné. Un riche qui n’aime pas qu’on lui dise non donc un enfant qui a toujours connu l’argent et qui a été gâté depuis sa plus tendre enfance. Quand elle vit son visage affiché cette colère quand elle lui a échappé, cela créer sur son visage de porcelaine un sourire. Un sourire malicieux qui la rendait un peu plus désirable. Elle était en position de force par le fait qu’il était frustré. Et que dans certains cas elle pourrait le tourner à son avantage. Ses réactions lui font aussi pensé qu’il aime les jeux ou du moins jouer avec les gens. Et Manahune ne va pas se gêner pour en profiter et s’amuser elle aussi, après tout pourquoi serait-il le seul à retirer du plaisir de jouer ?

Et en plus ce qui l’amuse d’autant plus c’est qu’il aime vraiment pas qu’on lui dise non. Mais sa réaction l’effraie un peu aussi par le fait qu’il la menace d’aller la dénoncer pour une soit disant présence frauduleuse. Mais ses papiers sont en règle. Ce n’est pas dans ce domaine là qu’il peut la piéger. S’il apprend à mieux la connaitre il peut la coincer. Mais est-ce que cela ne l’existe pas un peu plus ? être face à un feu plus puissant que d’habitude donc un feu plus dangereux. Et une fois de plus, elle aime jouer ! Quitte à se brûler.

Et en plus prétentieux ! ouah Manahune t’es bien tombée ! tu vas bien t’amuser En même temps ce n’est pas étonnant vu son énervement face à un refus. Un enfant à qui ont a tout offert, tout donner et qui n’aime pas que la vie lui refuse quelque chose. Sans doute un requin dans les finances, un requin sans cœur. Mais elle pourrait peut être en tiré quelque chose, par exemple des informations ou bien des aides, des aides pour des fondations par exemple. Son physique a du endurcir son égocentrisme et son arrogance. Bien foutu il a dut en avoir des filles qui lui courent après. Mais n’aimerait-il pas un défit ? celui de faire craquer celle qui peut rester insensible.

Quelques minutes avant de remettre parfaitement sa robe. Un sourire toujours au visage. « et si je refuses le diner ? je vous souhaites de passer une belle nuit ou bonne nuit plutôt ? » Elle penche légèrement la tête avec un sourire amusée. « blonde, brune, rousse j’espère que tu penseras à moi. » Elle fit une moue boudeuse, enfin une moue triste comme si elle avait peur de lui manquer. Elle se poste derrière lui, elle se baisse pour attraper sous le lit un téléphone et des clés. Sans doute un signe de faiblesse que de montrer cette sorte de planque devant lui – bien qu’elle soit derrière lui. Enfin bref, l’idée et là. Une fois ses affaires attrapées elle pose ses mains sur ses épaules recouvertes de son beau blouson de cuire et le pousse légèrement pour le faire arriver jusqu’à la porte qu’elle ouvre et referme derrière elle.

Passant devant lui d’un pas décidé c’est avec une voix joyeuse qu’elle lui souhaite une bonne soirée. Elle a fermé la porte à clé et s’éloigne pour ne devenir plus qu’un point dans le paysage. […] Six heures plus tard : une boîte de nuit, du monde, du monde et encore du monde. Une boîte dans une ville non loin de mystic falls. Toujours la même robe mais un verre à la main. Se baladant dans la foule ô elle revoit son nouvel. Il discute avec une fille : une blonde. Elle se place légèrement derrière elle prenant soin d’être vu d’Aleksander. Et là elle lui montre son pouce et acquisse de la tête et par le mouvement des lèvres elle lui dit « bon choix ! ». Et puis elle disparait dans la foule. Mais s’ennuie. Elle passe encore une heure à trainer et fini par sortir au mauvais moment. Un type se fait frapper par deux autres biens allumés. Elle s’approche d’eux, quelques remarques qu’elle ne prend pas en compte. Et là, là elle en frappe un. Son copain n’y croit pas, il l’insulte ; elle lui rend ses jolies mots. Cinq minutes plus tard les deux types sont partis et Manahune s’assure que celui qu’elle a ‘’sauvé’’ va bien. Et de nouveau il est là, Aleksander, la fille à son bras. Elle sourit. Alalalala. Elle s’approche d’eux, passe derrière le jeune homme et lui souffle « amusez-vous bien ! bonne nuit ! » et de nouveau elle disparait.

Le lendemain, il doit être onze heures du matin. Quelque chose est en mouvement dans les vergers. Parfois ‘la chose’ ne bouge plus puis elle repart. Manahune court. Elle a besoin de courir même si elle a du mal à le faire. Elle se sent en vie quand elle court, ça peut paraitre stupide mais elle se sent en vie quand elle court. Elle traverse les vergers avant de retourner à son hôtel. Epuisée ce dont elle rêve : une bonne heure de sommeil. Mais étrangement elle est interpellée avant d’arriver à sa chambre : on lui a laissé un message. Elle grimace : ça sent la mauvaise nouvelle. Oh non enfin de compte c’est pas si grave que ça. Un mot de son cher Aleksander qui lui propose un diner. Elle ne voit pas pourquoi refuser après tout si elle refuse il finira bien par arriver à l’atteindre par un moyen ou un autre. Alors autant accepter d’autant plus si c’est pour se retrouver autour d’un bon repas.

Pour répondre elle fait simple. Elle n’appel même pas, elle veut pas non plus lui faire trop plaisir. Un message simple mais efficace : bonjour, d’accord pour le dîner. A jeudi. Pourquoi est-ce qu’il a choisi d’attendre plusieurs jours ? sur ce fait elle est étonnée. Lui qui semblait si énervé. Elle s’attendait plus à le retrouver à sa porte un matin. Déçue ? peut-être un peut mais elle n’ira ô grand jamais le dire. Après quelques pensés à son sujet elle entra dans sa chambre et s’affala sur le lit pour finir par s’endormir. Le jour suivant elle le passe dans la chambre, allongée à regarder la télévision et à dormir. Toujours aussi délectable les chaînes américaines !

Le jour suivant elle décide de sortir, elle a remarqué une librairie dans le centre. Et elle adore les librairies, elle pourrait y passer la journée. Alors c’est là qu’elle se rend. Elle marche dans la rue tranquillement écouteurs aux oreilles n’entendant personne car enfermée dans son monde de musique et de contemplation. Elle traina un peu avant de se rendre à la librairie. Elle se sentit tout de suite à l’aise. Elle rangea son MP3 et commença à regarder les rayons. Rapidement elle se dirigea vers les livres de voyages avant d’apercevoir un petit bout de table dédier à des objets farfelues sur lequel était posé un livre sur l’histoire de la ville. Elle l’acheta. Et voilà ce fut sa seule apparition en ville avant son rendez-vous.

Elle réapparut au rendez-vous comme prévu ce jeudi. Elle arriva à l’heure précise, elle a toujours eu peur d’arriver trop tôt ou en retard. Elle arbora un petit sourire, elle se présenta à un serveur qui lui indiqua la table. Il n’était pas encore arrivé. Elle s’installa quand même. Elle profita de son absence pour lire quelques paragraphes du livre qu’elle avait emporté dans son sac. Anxieuse ? peut-être un peu. L’admettre ? jamais !

Bon d’accord, elle n’était peut être pas en ville juste pour retrouver quelques informations sur sa famille. On lui avait demandé de faire des repérages. Des repérages de lieux qui la plupart du temps se trouvaient dans les forêts. Apparemment on l’a demandé car la personne voulant ces informations serait connue dans cette ville. Elle ne l’a pas vu en vrai. C’est intermédiaire qu’elle a rencontré. Un intermédiaire avec qui elle avait monté un petit coup propre et nette il y a deux ans. Alors, disons que le vole de ce portefeuille était un petit amusement : de quoi payer l’hôtel – pour une fois elle n’aurait pas à s’enfuir sans payer. Et ce vol l’a mené à une rencontre fort intéressante. Intéressante mais surtout divertissante, cela faisait bien longtemps qu’elle ne c’était pas amusée. Et un peu de distraction ne fait pas de mal. De plus, vu son rang social il doit en connaître des choses sur cette ville, le tout est de les recevoir mais surtout de les prendre sans paraître suspecte.

Et elle se dit que ce rendez-vous au restaurant pourrait être le bon moment pour poser quelques questions sur cette ville. Un délicieux repas en prime ! pourquoi refuser ? peut-être parce qu’elle risque de se faire mal ? possible mais pas obligé. Mais ce qui l’énervait, un peu, c’est qu’elle rêvât de lui. Elle rêva d’une histoire de boîte où à la fin elle finit par se battre. Ça semblait si réel ! et pour le coup cela l’énerva vraiment. Commencer à rêver de quelqu’un n’est pas une bonne chose selon elle.

Mais elle vint quand même au rendez-vous. Pour l’occasion elle choisi une robe bustier bleu marin à laquelle elle ajouta une ceinture noir sous sa poitrine. Des simples ballerines en guise de chaussure, simple mais si confortable ! Comme souvent, elle avait les cheveux lâchées et lissé, une natte faussement défaite se cachait du côté droit. C’est à croire qu’elle s’est préparée spécialement pour lui. Ce qui n’est pas totalement vrai mais pas totalement faux non plus. Assise à la table réservée elle lut un peu, mais se lassa vite. Nouveau roman, nouveau départ : elle a toujours un peu de mal à commencer comme à finir un roman d’ailleurs. Alors elle se lance dans une autre activité, après avoir rangé son livre : le pliage de serviette. Une serviette en papier beige devint un signe qu’elle posa sur son assiette.

mais… mais y a personne ?! Elle pivota : personne à sa gauche, de même à droite. Elle fronce les sourcils. c’est possible, on est jeudi, jour de semaine peut-être que c’est habituel Elle haussa les épaule et contempla son petit signe en papier. mais quand même, c’est étrange. Et alors qu’elle se laissait envahir par ses pensées qui furent : signe, signe : lac des signes ! oh faut que j’aille voir black swan. Black swan. Black swan, miss swan étrange émission c’est bien les américains. Américains. Oh ça fait longtemps que j’ai pas manger un bon burger. Bur…alors qu’elle allait associer burger à un autre mot elle fut interrompu dans sa réflexion. Elle leva les yeux, un petit sourire naquit sur son visage. Elle ne répondit pas à sa question. Parce que ce n’était pas utile. Elle avait seulement attendu cinq minutes – quoi que… d’après elle quand on donne un rendez-vous il faut être à l’heure. Mais si elle lui fait remarqué cela ne changera rien alors autant ne rien dire. Manahune qui se retient de dire quelque chose ?! Louche. Très louche. Elle a juste besoin de se remettre en situation, ses pensées l’ont déstabilisé. Tellement qu’elle semble encore absente quand il dépose un baiser sur sa joue.

Elle secoue la tête pour sortir enfin de ses pensées étranges. Elle retire son petit signe de sa table et pose ses mains sur ses cuisses. De nouveau elle regarde autour d’elle : toujours personne. Etrange. Mais ses paroles la sorte de cette constations. Et dès ses premiers mots son sourire s’agrandit : un sourire qu’elle tente de cacher par un pincement de lèvre avant de le faire apparaitre. « tu le penses vraiment ou c’est une technique pour mieux me sauter ? » Une voix toujours aussi mélodieuse et douce. Il lui tend la main, elle l’attrape et comme la coutume la secoue. c’est étrange comme coutume. Bon y a quand même pire Et là un dilemme : mentir ou dire la vérité. Elle opte pour la vérité car il faut toujours donné des bribes de vérités pour mieux mentir, pour mieux caché. De plus son prénom, original et rare fait qu’elle reste en mémoire. « Manahune Pharshton, Colombie. » Ce n’est pas son premier nom, mais il est plus neutre que celui qu’elle a hérité de sa mère. « alors elle était bonne ? ou elles étaient bonnes ? » Elle insista sur le pluriel. Directe. Tordue ? peu importe, ça l’amuse.

En tout cas il marquait un bon point en venant la faire manger dans un restaurant français. C’était une nourriture qu’elle appréciait particulièrement et ce qui la fascinait c’était la capacité de ce peuple à manger sainement chaque jour. Elle aimait aussi la nourriture indienne. Et si elle devait choisir qui lui déplait c’est la nourriture anglaise, rien que d’y penser ça lui donne mal au ventre : gelée, flageolets charcuterie le matin. Bref ce n’était pas son ‘truc’. Elle n’avait pas à y penser parce qu’elle était dans un restaurant français et pas anglais. Elle avait passé quelques mois en France et avait appris leur langue.

En y réfléchissant elle était plutôt étonné de rencontrer quelqu’un comme Aleksander dans une ville comme celle-ci. Il avait envie de démesure, de grandeur, de plaisir et Manahune n’avait pas l’impression que cette ville puisse lui apporter tout cela. Alors peut-être était-il là pour se reposer ou bien elle se trompait. Mais pour le moment cela l’importait, elle préféra le taquiner et ce de manière ouverte. Certes ce n’est pas très subtil mais cela ne l’empêche pas de pouvoir l’être en d’autres circonstances. Simplement, elle a envie de s’amuser et autant commencer franchement peut-être passera-t-elle a plus de subtilité avec le temps. Ce n’est même pas certain… Et la réponse qu’il fournit lui plait bien. Il a aussi envie de jouer. Ce qui peut être plutôt bien mais dangereux parce que s’ils sont aussi coriace l’un que l’autre cela peut finir mal. Cela peut aussi mal finir s’il apprend certaines choses sur elle. Mais l’envie de se distraire est bien trop grande pour prendre en compte les risques.

Et d’ailleurs elle dévoila son prénom, son vrai prénom : celui qu’elle a toujours porté. Et ce n’est absolument pas colombien mais sa vient de Polynésie française. Elle aurait pu lui expliquer mais il ne demande pas, alors elle garde sous silence l’explication. A la place elle préfère lui envoyait un nouveau pic, un pic aussi peu subtil que le premier. Et il réagit, comme elle le dirait : pacifiquement. Il n’a pas l’air très joueur, d’ailleurs tellement peu qu’elle pressent une technique : sous les cendres se cache toujours le feu. Il n’a pas le temps de répondre : le serveur vient les servir. Alors, elle lève sa tête vers lui et avec un grand sourire le remercie : en français. Habituellement elle ne boit pas de vin ni d’alcool d’ailleurs mais elle ne dira rien. Ne dira rien parce que cela dévoilerait un pant de l’un de ses secrets même s’il ne comprendrait sans doute pas pourquoi elle ne boit pas, la seule chose à laquelle il pensera c’est oh elle joue les sainte. Alors elle s’abstient, elle le boira ce vin.

Le serveur partit, le jeune homme répond. Une réponse qui fait sourire la demoiselle qui ne peut s’empêcher de retenir un petit rire. Un rire léger et amusé. « j’espère que tu aimes l’abstinance alors ! » Elle ne le regarde même pas préférant faire comme lui ; attraper la carte. Le choix va être difficile. C’est alors qu’il lance un sujet de conversation. Derrière son menu, il ne peut pas voir son sourire s’agrandit. « pendant quatre mois j’y ai vécu, Alek » Elle posa la carte. Parfait dans le timing c’est à ce moment-ci qu’il lui demande ce qu’elle va choisir, et c’est alors en français qu’elle lui répond « une salade puis une blanquette. »

Un sourire reste accroché à son visage. En attendant, elle tripote le cygne qu’elle a fait avec sa serviette. Puis elle attrape son verre pour en boire une gorgée. « c’est normal qu’il n’y ait personne dans le restaurant ? » Elle releve les yeux pour le regarder. Elle se laisse alors glissé sur sa chaise, s’adossant complètement sur le dossier. « mais qu’est-ce qu’un ambitieux comme vous fait dns une telle ville ? une ville qui semble peu encline au commerce de masse, international à moins qu’il y ait un puits de pétrole dans la forêt. » ça l’ennuie un peu. Il n’y a pas de jeu. Elle n’est pas mécontente d’apprendre à le connaitre mais… mais elle va rapidement s’ennuyer. Alors elle attaque. « exactement, tu veux quoi ?

Le fait qu’il lui explique qu’il n’est pas allé voir quelqu’un d’autre l’amuse un peu, elle pensait qu’il aurait jeté son dévolu sur une femme et de décharger de sa frustration. Mais ce qui l’amuse plus, mais aussi l’interpelle, c’est la manière dont il le présente « j’ai été bon jour » , cela induisait qu’il n’était pas allé voir ailleurs pour elle ? à cette pensée, les sourcils de la demoiselle s’arquèrent légèrement. Etrange ? ou l’avait-elle vraiment piquée là où il fallait pour le faire réagir ? elle ne posa pas plus de questions préférant lui lancé une petit phrase bien sentit dont sa réaction ne se ferait pas attendre : ça elle en doutait pas. a sa réponse elle n’adressa qu’un petit sourire. Mais, en un sens, cela confirmait le fait qu’il n’était pas allé voir ailleurs pour elle ? Manahune n’y pensa pas, parce qu’elle était juste dans la remarque mais aussi parce qu’elle n’est pas du genre à penser de manière trop relationnelle.

Le sujet dévia et dans la conversation elle admit être partie en France. Le pays était magnifique et son histoire était riche, mais elle avait préféré l’Italie ou encore la Grèce. Ce qui plait souvent aux américains, en France et dans l’Europe, c’est qu’il y a des siècles et des siècles d’histoire en comparaison des Etats-Unis. Mais ça, Manahune n’y avait pas vraiment pensé puisqu’elle toujours baignée des histoires remontant à des millénaires. « très beau pays, mais j’ai préféré l’Italie et la Grèce, par exemple. »

Manahune et le relationnel ça n’a jamais été quelque chose de simple. Les relations tordues, ambigües elle préfère parce que ça la distraie. Et puis elle ne croit pas en l’être humain, elle pense qu’on ne peut pas lui accorder confiance si ce n’est quelques bribes. L’être humains est pétri pour manipuler et mentir mais aussi détruire. Alors, Manahune ne fait pas confiance, met des barrières à ne pas franchir quand elle avec quelqu’un. Par exemple, ne pas parler de son histoire, ne pas parler de sa prochaine destination, de son travail aussi.

Pendant qu’elle réfléchit personne n’est arrivé dans le restaurant. C’est vraiment normal ? ou elle est pas folle et c’est anormal. Alors elle lui demande, la réponse ne se fait pas attendre. Elle hoche simplement la tête avant de répondre. « ou c’est le fait que tu emmènes toutes tes conquêtes ici ? et que si on était venu en temps normal elles t’auraient interpellées ? » Elle le regarde amusée comme si elle ne croyait pas sa réponse.

Elle l’avait vouvoyé un bon moment puis était passé du tutoiement, et puis là, pour sa question elle était passée au vouvoiement parce qu’à son sens cela augmenté le côté précieux de sa fonction. Et peut-être que cela le distrairait le vouvoiement et qu’il ne se serait pas étonné de sa question. Elle laisse traîner son regard dans le restaurant quelques secondes avant de le reposer sur le jeune homme. Donc il est en voyage, mais qui lui a conseillé de venir ? et… et il finance une association ? Manahune s’y connaissait en associations. Mais est-ce qu’il dit la vérité ou bien c’est juste une manœuvre. Elle réfléchit mais elle n’a pas le temps de finir sa réflexion parce qu’Alek quitte la table. Elle hausse les épaules bon garde cette info dans un coin de ta tête, on verra plus tard. pendant son absence elle en profite pour poser son coude sur la table et y poser sa tête. Elle est fatiguée : elle baille et passe son autre main dans ses cheveux. Elle se redresse et passe ses mains sur son visage avant de s’installer comme avant.

C’est suspect et cela lui semble d’avantage suspect que c’est lui qui emmène les plats. Elle se demandait déjà si n’aurait pas, hypothétiquement mit quelque chose dans le vin. Comme pour se rassurer, elle prend la coupe de vin et le renifle de manière distingué. Rien de spécial ? mais elle n’est pas totalement rassurée. Elle avale une longue gorgée t’es parano ! parano ! parano ! PARANO ! Oh oui elle l’était et pas qu’un peu. En même temps c’était dans sa nature et son caractère ne l’aidait pas. et ce qui ne la rassure pas c’est le sourire qu’il arbore ; un sourire plus grand qu’à son départ. Il dépose son assiette, elle le remercie : en français.

Et ce toaste. Ce toaste est vraiment, vraiment étrange ou du moins il lui parait étrange. Pourtant elle se contente de lever son verre et de sourire. Et lui répond « c’est étrange mais j’ai du mal à croire tout cela. Alors qu’est-ce que tu attends ? » Elle lui fait un large sourire avant de boire une gorgée de son vin et de manger quelques petites bouchées de sa salade.

Le problème quand on joue, quand on joue comme elle joue. C’est qu’à un moment il y a un retour, un retour plus violent que le coup lancé. Ou encore, si elle se retrouve avec quelqu’un qui lui ressemble sur certains traits de caractère. Mais en même temps, se retrouve face à quelqu’un qui joue – à peut près – de la même manière qu’elle le jeu lui semble plus intéressant. Et si elle s’en sort aussi souvent sans blessures c’est parce qu’elle ne s’attache pas souvent elle se dit pas d’attachement, juste du jeu ! c’est peut-être cela qui la rend si douée dans son métier ça et son sens de l’observation. Pour le moment elle n’avait rien remarqué de suspect en tout cas pas plus que d’habitude. Il avait déposé sa veste à l’entrée, aurait-il peur qu’il la vole ? la veste en elle-même devait valoir une petite fortune mais ce serait bien trop indiscret que de la voler.

Elle s’ennuie un peu pendant son absence, alors elle scrute la table, le vin on est jamais à l’abris d’un mauvais tour. mais rien ne l’alerte. Alors elle boit un peu de vin puis contemple ses mains et il revient enfin. Elle en profite pour lui lancer, une fois de plus, une réplique sarcastique. Et sa réponse lui plait bien. « c’est des compliments que tu veux ? profite tant que la vie te l’offre bien que je pense que tu profites déjà. Et non j’ai pas dit que tu avais couché avec toutes les filles de la ville, si c’était le cas alors tu devrais entrer dans le livre des reccords. Mais je suis persuadé que tu dois souvent regagner ton lit en compagnie du ou des demoiselles. » Elle ne le regarde même plus préférant commencer à manger.

Et sa franchie remonte à la surface. Ayant picoré quelques bouchées elle décide de faire une petite pause. Quoi de mieux pour s’occuper que de lui poser une question franche et directe. Ne se gênant pas pour encrer son regard dans le sien. Un sourire amusé sur son visage se fixe, elle lève les yeux au ciel quand il lui répond. « une nuit ? seulement une nuit ? tu te donnes tout ce mal pour une unique nuit ? » aurait-elle donc été partante pour plus qu’une nuit. Elle hausse légèrement les épaules avant de reprendre un peu de salade. Et c’est là qui lui parla d’une fondation. Elle resta plutôt dubitative, mais c’est vrai que temps à autres les grandes entreprises lancent que milliers de dollars pour la bonne cause parfois parce que les dirigeants y tiennent et d’autres fois parce que c’est bon pour la communication de l’entreprise.

Et là une question qui fâche. Une question dont la réponse, si elle était totalement sincère se siturait bien au-delà des limites qu’elle se fixe. Mais il faut toujours un bout de vérité pour que le menssonge sonne juste. Alors, elle lui dit ce qu’elle dit à chaque fois qu’on lui demande pour son métier quant à sa venue à Mystic Fall elle répond le plus sincèrement qu’elle puisse. « je travaillais dans le droit économique et je si je suis ici c’est qu’il y a longtemps, apparament, un bout de ma famille vivait en ces lieux et j’aurais aimé en savoir d’avantage sur eux. » Sa voix se teinte de tristesse, pendant quelques secondes elle ne joue plus, elle est sincére, elle est entière. Ce n’est pas pour autant qu’elle est vulnérable, non, seulement elle a dit une vérité.

Elle fait une petite moue avant de reprendre quelques bouchées de sa salade. Et c’est bien évidemment-là que son téléphone se mit à sonner. Elle leva les yeux au ciel avant d’agripper son sac qu’elle avait posé à terre. Elle y sort un portable, elle ne vérifie même pas le numéro qu’elle est déjà debout. « il faut que je réponde. Et quand je reviens je veux savoir comment tu m’as trouvé la première fois! » et pour cela elle préfère sortir du restaurant et c’est pour cela qu’elle reste plantée devant la vitrine pendant cinq minutes. Elle ne fait aucun geste particulier, mais sa voix pourtant devient plus forte à certain moment. Elle avait un échange à effectuer avec un client dans quelques jours et ce dernier voulait ajouter un invité à la rencontre. Manahune était contre, elle n’aurait pas le temps de se renseigné sur cet invité. Alors, elle menace de ne pas livré s’il y a cet invité. La conversation achevée elle soupire avant de passer une de ses mains sur son visage. [i]tout va bien se passer ! [/color] Elle ferme les yeux quelques secondes, respire profondément puis retourne dans le restaurant où elle regagne sa place. Elle laisse tomber son téléphone dans son sac qui est remplit : de deux bouquins, un deuxième téléphone… un troisième téléphone, deux petites boîtes en plastique. Posant ses mains sur la table elle en profite pour attraper son petit cygne en papier. « alors comment m’as-tu trouvé ? »

aucune relation sérieuse de connue. Pour une bonne raison : elle ne croit pas en l’amour. Elle a du mal à comprendre comme il est possible de s’attacher à une personne de manière à ne plus pouvoir se passer de celle-ci. Enfin, si elle peut comprendre mais cela ne lui ait jamais arrivé. Elle ne croit pas que l’être humain soit fait pour être monogame, c’est d’ailleurs scientifiquement prouvé. Elle n’approuve pas plusieurs mariages à la fois, mais à beaucoup de mal à comprendre comme deux personnes peuvent rester tente ans et plus ensembles même moins : cinq ans. C’est peut-être juste qu’elle n’a pas rencontré la bonne personne comme certain le dise. Mais au fond, Manahune se sent seule, vraiment très seule. Le soir elle aimerait bien retrouver quelqu’un au lieu de se retrouver dans une chambre d’hôtel impersonnel. Elle aimerait bien se recroqueviller et se blottir contre quelqu’un pour s’endormir. Se dont elle a besoin c’est d’une présence. Mais elle a aussi besoin de sa liberté même si pour elle la liberté n’existe pas comme on la décrit : chaque personne un bout de liberté mais personne ne la connait toute entière. Alors, une fois de plus c’est un paradoxe : elle a envie d’être avec quelqu’un mais sans se prendre la tête mais sans qu’il lui manque de respect. Ça à entrer dans un site de rencontre c’est impossible ! Mais qu’importe elle n’utilise pas les sites de rencontre.

Mais c’est pas pour autant qu’elle ne s’amuse pas ! en plus elle est plutôt belle ou plutôt elle était devenue belle. Même selon certain magnifique, une fois on lui avait sortit : vous avez un sourire qui pourrait faire changer l’hiver en printemps. Mais c’est pour autant que l’homme qui l’avait prononcé c’était retrouvé dans son lit. Elle aimerait profiter plus souvent de ce genre de plaisir mais sa paranoïa maladive l’en empêche ça et une forme de timidité. Oui ! oui ! de timidité. Et quand elle se laissait aller, elle prenait des précautions, ne donnait jamais son nom, n’emmener jamais la personne chez elle – ou plutôt dans son hôtel – et la plupart du temps elle partait quand il dormait. Non pas qu’un petit déjeuner au lit lui déplaise, bien au contraire, seulement attendre le réveil du partenaire entraîne des questions et réclamation. Il lui retourna sa question et elle fut franche. « j’affectionne particulièrement ma liberté, je préfère m’enfuir en pleine nuit avant le réveil de l’autre ou des autres. » elle le taquine en lui faisant un petit sourire en coin « et de temps en temps c’est agréable de partager un bon moment. »

Se donner autant de mal pour simplement quelques heures d’une nuit la faisait sourire. Le mal qu’il se donnait pour simplement quelques heures. il n’aime vraiment pas perdre ! Et après les relations de chacun c’est à son tour de livrer la raison de sa venue et sa réponse lui semble gentille alors elle lui adresse un petit sourire. Et le monde revient ! il faut l’admettre Manahune avait oublié le reste de l’univers : ses problèmes, son travail. Mais ce dernier la rappelait, par son téléphone. Elle devait répondre, alors elle s’excusa et lui demanda de lui livrer la manière dont il l’avait trouvé. Elle lui laissait quelques minutes pour réfléchir à la manière dont tournée sa réponse. Il eut cinq-six minutes.

Et de nouveau elle était devant lui, le remerciant dans un souffle de lui servir du vin. La demoiselle regardait dans son assiette quand il répondit à sa question posée. Une réponse qui ne lui convint pas. Son sourire s’agrandit. « qu’est-ce qui me prouve que tu me le diras ? et pourquoi es-tu si persuadé que je t’ai volé ton portefeuille ? parce si et je dis bien si je l’avais volé pourquoi te l’aurais-je rendu ou pourquoi n’aurais-je rien volé ? » Elle le fixe, attrapant sa fourchette pour la planter dans un bout de viande.

est-ce qu’elle se moquait de lui, vraiment ? peut-être pas, c’est surtout qu’elle voulait jouer. Mais à forcer de jouer on peut se faire mal et pour le moment elle ne s’était pas encore brûler les ailes. Et ses ailes elle en avait besoin pour être libre. Elle avait besoin de cette liberté. Une liberté qu’elle remettait fréquemment en question. Elle se demandait parfois si sa solitude ne venait pas de ce besoin si important de liberté, si cela ne l’éloignait pas des autres. Elle serait sa propre victime, ce ne serait pas la première fois. Elle court à sa perte, parfois elle en a conscience d’autre fois non. Mais elle aussi besoin de se sentir en vie. Peut-être une Antigone moderne, une folle moderne. Et elle n’a pas eu de problème à admettre ce besoin de liberté. Elle n’a pas peur de clamer haut et fort qu’elle ne croit pas en l’amour. Pour elle, c’est une invention de l’être humain construit de toutes pièces pour justifier des pulsions. Et en plus ça rapporte de l’argent à travers des bouquins, des films, de la musique, alors pourquoi se priver ?

Et puis c’est vrai qu’elle se pose trop de question. C’est son habitude de tout analyser, de calculer des actes, des faits, des paroles. C’est son fonctionnement. Et apparemment il ne s’en souci plus vraiment, mais alors pourquoi ne pas lui dire comment il l’a trouvé ? pour lui faire ce qu’elle lui à fait ? c’est en tout cas ce qu’elle se dit. Mais il faut qu’elle sache et elle est prête à pas mal de choses pour avoir cette information. Mais si ça ne fonctionne pas et bien elle tentera de passer à autres choses. Pour preuve il change de sujet. Oui la nourriture est bonne mais non elle est pas satisfaite. Elle déterminée, elle veut savoir comment il l’a trouvée. « oui c’est délicieux. Et pour ma part, j’ai eu assez de vin. » un nouveau sourire.

Elle mangea deux petites bouchées. Et alors qu’elle regarde son assiette, sous la table, elle frotte délicatement son pied sur sa cheville. Et tout aussi doucement qu’elle est venue, elle remonte. Alors arrivé au milieu de sa jambe droite, elle relève légèrement la tête pour le regarder avec un air malicieux. Sa main gauche s’avance vers son côté de la table et effleure le bout de sa main. Son pied redescend légèrement avant de remonter. Avec son autre main elle approche sa chaise de la table ainsi elle peut monter un pied encore un peu plus haut. Mais elle décide d’abord de redescendre puis elle remonte de nouveau. C’est plutôt clair ? et avec une voix aussi douce qu’une mélodie elle lui souffle « peut-être qu’en fait il ne sera pas nécessaire d’attendre longtemps ou la fin de soirée. » Elle se mordille légèrement les lèvres. Après tout pourquoi pas. on a qu’une vie ?!

Une fois de plus elle avait envie de s’amuser. En même temps si elle était venue jusqu’ici c’était pour s’amuser. Mais étrangement le dîner lui semblait plus sérieux que ce qu’elle avait imaginé. Il était donc mieux que ce qu’elle imaginait. Non pas qu’elle ait une mauvaise ou plutôt très mauvaise opinion de lui. Mais désormais c’était certain : il était pas mal. Assez pour l’intéresser et être un compagnon de jeu fort intéressant et agréable. Et cette idée se renforça quand il la repoussa gentiment.

Une fois de plus, elle lui avait des avances. Quelques petites caresses sous la table, rien de très extraordinaire quoi qu’elle ne débrouillait plutôt bien : son geste était régulier et précis. Mais qu’importe il ne semblait pas vouloir en profiter. Tant pis pour lui ! sa réaction la fit sourire. Un petit sourire en coin, sourire s’agrandit quand il déclara que ce sera pour plus tard. Plus tard si elle ne le lâche pas à son tour.

Et puis le repas allait arriver à sa partie préféré : le dessert. Mais c’est vrai qu’elle aurait sans doute plus apprécié a fin du repas après avoir brulé quelques calories de plaisir. Et alors qu’elle allait lui proposer son idée il vient poser une main sur ses cheveux. Chez chaque personne il y a des gestes appréciés plus que d’autre et dans son cas, elle aimait qu’on lui touche les cheveux. « et pourquoi pas, si possible – mais vu que tu as payé pour que le restaurant soit vide cela ne doit pas être un problème – d’emporter les desserts et d’aller les manger sous les étoiles ? il parait qu’il y a de beaux endroits dans le coin comme le lac ? et puis on serait plus tranquilles… » ils étaient déjà tranquilles dans le restaurant mais ils pouvaient l’être d’avantage ailleurs. Et il faut avouer Manahune aimait bien s’asseoir dans l’herbe le soir et regarder le ciel, sentir le vent contre sa peau. Mais aussi, elle avait besoin de prendre l’air, sa tête comme bien souvent lui faisait mal.

Elle continua de lui sourire, elle passa une main dans ses cheveux pour les remettre en place. Il lui en resta un dans la main, rien d’extraordinaire : cela lui arrivait de temps en temps. Et puis c’est normal de perdre ses cheveux enfin une certaine quantité. Elle baissa la tête et reprit encore deux bouchées de son plat. Il était délicieux mais ces derniers temps elle n’avait pas grand appétit.

ça vie c’est un peu comme cette chanson reprise par Nancy Sinatra et qu’elle estime d’ailleurs meilleure que l’original. bang bang he shot me down bang. Bang. c’était son truc de jouer parce que c’est ce qui lui reste : jouer. Pendant un long moment elle a prit la vie de manière trop sérieuse. Tellement elle ne faisait rien. Elle analysait, sur analysait. Peut-être qu’elle fait de même aujourd’hui, mais au moins elle est plus libre, désormais elle arrive à faire des choix, décider de s’amuser, de faire des choses stupides ou non. Plutôt elle avait décidé de vivre comme elle le voulait et d’assumer ses actes et ses désirs. Ce qui était une grande avancée par rapport à l’enfant qu’elle fut.

Cette soirée était représentative de ce qu’elle n’aurait jamais osée faire par le passé. Et c’est doute aussi pour sa qu’elle en était un peu plus agréable : parce qu’elle assumait ses actes, ses envies. Mais elle a plutôt du mal à abandonner son plat : il est délicieux mais elle n’a plus vraiment faim déjà qu’elle n’avait pas très envie de manger en arrivant. et puis le dessert arrive alors autant se réserver pour le final ! Heureusement le jeune homme remarque qu’elle se force et la dé-complexifie. Elle lui sourit en signe de remercîment. On lui avait appris à être polie et quand on invite au restaurant il faut manger au moins la moitié de son repas !

Puis il se lève, Manahune en profite pour se passer une main sur le visage et fouiller d’une main dans son sac. mais pourquoi je fais ça ? je sais même pas ce que je cherche ? étrange. Juste besoin de t’occuper ! oh oublie pas demain le rendez-vous. Elle lève les yeux au plafond, elle cherche à se laisser un message à elle-même : ne pas oublier ce rendez-vous, le lieu et un numéro ! Pour le numéro ça va être difficile, elle n’a pas une bonne mémoire des chiffres. Habituellement elle aurait griffonnée au stylo ces informations sur ses bras mais vu la situation elle ne pouvait pas enfin si elle pouvait toujours mais cela aurait été étrange. En même temps elle n’était pas à une étrangeté près ?

Toujours les yeux posés sur le plafond il est plutôt sympas, un plafond sympa ? tu t’entends ? Un sourire amusé ce dessine sur son visage, elle n’a pas le temps de se faire une remarque de plus sur sa bizarrerie car le jeune homme revient vers elle. Et elle se retient de rire à sa dernière phrase, de temps en temps ça ne fait pas de mal de parler crument. Il ne manque plus qu’un clin d’œil et ce serait le stéréotype d’un mec dans une série. Mais elle n’ont plus n’as pas abusé de la subtilité ce soir. « je croyais que tu voulais attendre et je retiens le tout ! et toi, qu’est-ce que tu désires ? »

Elle lui offre un large sourire. On a tendance à dire que ce sont les mecs qui préfère le sexe, mais il y a aussi des femmes qui adore cela. Simplement, peut-être le font-elle moins remarqué ou bien est-ce juste la société qui rend muette les demoiselles, aussi la timidité. Elle se décolle du dossier de la chaise pour légèrement pivoter et se retrouver dos au jeune homme, mais toujours assise. Provocation ? cela pourrait passer pour, mais c’est simplement qu’elle a mal au dos. D’ailleurs elle tente de le décoincer s’étirant le plus discrètement que possible.

Elle adore les plafond. Y en a qu aime les salles de bains et bien elle, elle préfère les plafonds. Un plafond dit tout de la personne qui habite le lieu où il se trouve. Il y a des plafonds déprimant comme il y en a des joyeux, d’après elle. le plus dépriment qu’elle est vu : celui de l’hôpital, avec des tâches marrons, quelques moisissures sur d’autres. Un plafond est important : quand on est couché on voit quoi ? un plafond !

Et puis il ne lui répond pas. elle lui a bien posé une question : « qu’est-ce que tu désires ? » Le silence s’installe. Elle finit d’admirer le plafond pour se remettre comme elle était avant : face à lui. Pendant un instant elle ne le regarde pas. puis elle pose son regard sur lui avant de le dévier pour regarder la nappe. alors jouons au roi du silence ![/color] Manahune regarde sa crème brulée : elle a l’air délicieuse, mais elle n’a pas faim pour le moment. Elle se cambre légèrement pour atteindre son sac : elle en sort un petit bout de papier et un stylo. Elle ne briserait pas le silence. Ne lui adressant aucun regard elle attrape la cuillère et le plus doucement au monde elle la fait entrer dans la matière. Il y a ce doux craquement du caramel qui lui semble être un son pur. Elle en prend une petite bouchée. Aucun doute, c’est délicieux.

Elle finit de déguster avant d’attraper le stylo et de griffonner un unique mot « alors ? ». C’est sans prévenir qu’elle se lève, elle tend le bout de papier ver lui. Elle lui donne un petit temps de réflexion : elle se dirige vers les toilettes. Il y a une petite fenêtre par laquelle elle regarde la nuit. Cette ouverture lui donne des envies de fuite. Quoi de mieux que le laisser sur sa fin une seconde fois ? mais étrangement voir cette fenêtre lance en elle cette question [i]pourquoi tu fuis tout le temps ? à peine a-t-elle fini de se poser cette question intérieur qu’elle rigole. Elle rigole de son rire léger et franc. t’as trop bu !?

La demoiselle opte pour arrêter de contempler la fenêtre, de toute façon elle est trop petite pour qu’elle s’échappe par là. Se dirigeant vers le lavabo, elle fait couler l’eau froide. Et d’une main légèrement tremblante elle se rafraichit. Et doucement elle applique sa peau fraiche sur son visage : sa joue puis son front puis ses yeux. Elle ferait bien un petit somme : mais ce ne serait pas poli. En même temps avait-elle était polie pendant la soirée ?

Elle refroidit de nouveau sa main pour cette fois-ci l’appliquer sur son poignet. Et avant de fermer le robinet elle s’approche de l’eau pour la boire. Le vin c’est sympas mais ça donne soif. Combien de temps était-elle là ? Plusieurs minutes peut-être. Elle a toujours eu une notion étrange du temps.

Alors elle reste là, un petit moment. Mais, elle le sait, elle sait qu'il faut passer à quelque chose d'autre. Ne pas se focaliser sur cette douleur étrange. Alors elle réapparait dans la salle. Retournant à sa place. C'est alors que, pour se gratter, elle passe sa main dans ses cheveux...

Ppppppfffff qu’est-ce que tu fous là ? Se regardant dans le miroir quelques secondes elle en avait assez. Cette soirée n’allait pas dans le sens qu’elle aurait voulu. mais en fait, qu’est-ce que je veux ? Et sans doute était-ce l’un de ses problèmes : elle ne savait pas avec exactitude ce qu’elle désirait. S’amuser : oui. Passer du bon temps : oui. Etc. Le problème c’est que la soirée avance et qu’elle était là, seule dans la salle d’eau avec une migraine intense et des sensations étranges dans tout le corps. La douleur en elle-même ne lui était pas inconnue, les sensations étranges non plus, simplement ce n’était pas le bon moment pour ce type de sentiment. Elle voulait que cette soirée soit amusante, divertissante et si possible finir sympathiquement. Espérant que cela pourrait lui faire oublier la réalité. Cette réalité qu’elle tente de mettre de côté de chaque instant de sa vie.

Elle était passée à la contemplation du plafond et elle se sentait toujours aussi perdue. Perdue dans une mer de sentiment qu’elle dirigeait surtout contre elle-même en particulier la colère. La colère de rester stupidement sur place à regarder ce foutu plafond. Il était même pas spécialement beau. allez, allez retournes en salle ! C’est la meilleure chose à faire. La meilleure car elle espère y trouver de la distraction. La distraction qui lui permettrait de ne plus penser à la douleur et à cette peur violente mais surtout envahissante.

Passant une main dans son dos elle replace légèrement sa robe. un. Deux. Trois Elle raccroche sur son visage un sourire. Comment un tel visage souriant peut cacher autant de douleur et de colère ? Là est tout l’art de la demoiselle. Et c’est avec aisance qu’elle regagne sa place. Elle le regarde quelques secondes. Elle veut être plus loquace, elle veut rire, danser ou encore courir jusqu’à ne plus pouvoir respirer ou faire un autre sport. Bref, être plus active que de rester assise. Réfléchissant sur ce qu’elle pourrait proposé elle se passe, naturellement, une main dans les cheveux.

Portée par ses pensées elle ne sent pas ses cheveux s’accrocher à sa main. C’est ainsi qu’elle finit de passer sa main dans ses cheveux. Et c’est alors que le jeune homme intervient. Manahune fronce les sourcils et là, la peur l’envahit. Préférant ne pas regarder tout de suite sa main. du calme ! du calme ! Inspirant profondément elle semble vouloir se préparer à la vue de ses cheveux perdus. Alors ses yeux se baissent vers sa main. Sa main sur laquelle se sont posés quelques cheveux. Bien trop pour que ce soit normal. Un silence, quelques secondes. allez vas-y ! vas-y ! Une fois de plus elle inspira profondément et mène sa main au haut de sa tête laissant alors glisser sa main dans ses cheveux, à nouveau. Cette fois-ci elle prête attention, et là, elle le sent : elle sent ses cheveux se détachés de son crâne. Elle sent que c’est le début… le début de la fin.

C’est étrange la manière dont peuvent réagir les personnes. Mais les réactions sont souvent liées à l’histoire de la personne et au futur qu’elle envisage. Plutôt sereine pour quelqu’un qui perd ses cheveux ? Mais ce n’est qu’apparence, intérieurement elle est – en un sens – effondrée, en larme, mais pour le moment elle parvient à maintenir les apparences. Pourtant elle a peur, peur de cette vérité que la vie lui apporte sur un plateau. Alors, lui dire pourquoi elle n’a pas peur ? ou feindre la peur ? Le dilemme est bien là. Et l’hésitation aussi. Son visage a perdu son sourire et ses traits ce sont durcis. Quant à ses yeux, ils sembleraient vides comme si on leur avait retiré toute once de vie. Et peu à peu, les larmes montent, ses yeux brillent et son cœur bat un peu plus vite. cette soirée ne prend vraiment pas la tournure que je voulais. Et ce sera la vérité de choisi, parce que la fin et proche. Manahune s’agrippe, s’agrippe aux derniers bouts de courage qui lui restent et elle lève légèrement la tête. Elle le regarde, elle regarde avec une intensité indescriptible. Entrouvrant la bouche légèrement les paroles qui s’y échappent son audibles, claires, nettes, précises et mélodieuse malgré leur contenu « je suis malade, pas de grippe ou de truc dans le genre. Je suis malade. Je suis … je suis mourante. »

Attrapant la petite cuillère elle fend la croute de la crème brûlée pour finir par en mener un bout dans sa bouche. Comme si ce qu’elle avait dit était anodin. Pour la première fois elle le dit, haut et clair à quelqu’un d’extérieur au corps médical. Elle le sait depuis longtemps, elle sait qu’elle ne vivra pas éternellement, mais on lui avait dit qu’il lui restait un peu plus de temps. Il lui avait fait une mauvaise blague, mais elle, elle ne doutait pas être le simple sujet d’une farce. Une farce qui la mena à son insu à dévoiler l’un de ses plus importants secrets qui n’en ait plus un.

Les travaux d’Elisabeth Kübler-Ross font paraitre cinq étapes dans le cheminement du deuil. La première : le choc, le déni. La seconde : la colère. La troisième : le marchandage. La quatrième : la dépression. La cinquième : l’acceptation. Manahune avait passé la première étape il y a déjà plusieurs mois, années ; elle n’a pas nié selon elle, elle a – comme elle dirait – caché ce fait dans un coin. La seconde étape n’est sans doute pas encore complètement terminée, il reste au fond de la jeune femme de la colère. Une colère qui a toujours vécu et fut alimentée avec soin. Mais en y réfléchissant cette colère n’est pas – en grande partie – dirigée vers son sort. Pour la troisième étape, Manahune c’est contentée de faire acte de présence pendant quelques jours. Selon elle, on ne marchande pas avec la vie. Elle veut de vous ou non. Et puis avec qui marchander ? Ne croyant ni au monsieur tout la haut, ni en l’être humain, à qui pouvait-elle supplier ? à sa maladie ? mais la maladie ne répond pas. Alors elle est allée à la quatrième étape bien que cette dernière fut fort familière elle lui conserva une partie en rapport à son sort. Et enfin, l’acceptation. C’est censé être salvateur ? – c’est ce que Manahune avait répliqué à son psy de l’époque.

Mais peut-être, peut-être que dans ce restaurant, en face de ce jeune homme elle venait d’atteindre complètement la dernière étape. Pour la première fois, elle disait. Elle disait son sort, cette fin que lui a prévue la vie. Certes, aucun détail ne fut fourni, mais le dire était important et surprenant de sa part. De nature introverti, elle ne parle pas ou plutôt ne veut pas parler de sa vie privée, cela lui semble inintéressant et puis en se livrant trop on donne à l’interlocuteur un moyen de chantage. Paranoïa ? sans doute.

Alors pourquoi l’avoir dit ? pourquoi l’avoir déclaré ? Après tout, elle le connaissait à peine. Et même si elle connaissait mieux sans doute elle ne lui aurait jamais parlé de son état. Pourquoi ? pourquoi ? c’est la question qu’elle se posait. Peut-être parce qu’en attrapant ses cheveux dans sa main elle réalisa définitivement que c’était la fin. Que la vie allait bientôt lui être prise. Pour la première fois, la mort se rapprochait. Et puis que dire ? que sa lotion capillaire était mauvaise ? Certes, elle aurait très bien pu inventer quelque chose, elle aurait pu s’en sortir en inventant pourtant elle ne le fit pas. Elle ne le fit pas, parce que les forces lui manquaient. Elle qui aime tant jouer, paraitre pour ne pas être blessée, elle venait de se dénuder elle-même. Elle venait de lui offrir beaucoup, énormément même quelque chose qu’elle n’avait jamais offert.

Elle restait calme. Extrêmement calme et préféra prendre une bouchée de son désert. Après tout, autant en profiter. Sa voix fut tout aussi calme. Ses yeux empli de larmes ne laissèrent pas s’échapper le liquide. Une nouvelle bouchée. Délicieux. Et ce fut encore plus délicieux quand il s’excusa. Un petit sourire réapparut sur son visage. vraiment ? il est vraiment désolé ? Inutile de poser la question, elle eut sa réponse. Et il fut aussi lâche qu’elle l’aurait imaginé, qu’elle aurait imaginé si elle avait eu toutes ses facultés. Elle le laissa partir. Elle était déçue. Cette soirée ne donnait vraiment pas ce qu’elle voulait.

Cela ne devait pas finir ainsi ! Non ! Elle reprit un peu de crème brûlée avant de se lever à son tour, il était déjà dehors. Attrapant ses affaires elle se contenta de claquer la porte derrière elle. Un sourire au visage viendrais-je donc de trouver une personne sans âme ? parfait ! Certes, elle venait de se détruire elle-même, mais il restait encore un peu de chance qu’elle tire quelque chose de la situation. « alors, comment m’avez-vous trouvé ? il est vrai que je voulais pas que cette soirée finisse ainsi. Une pure perte de temps, je suppose que s’envoyer en l’air pendant plus de vingt-quatre heures ne vous intéresses pas, mais du business, ça vous intéresses ? » Elle se tenait derrière lui. L’image de la frêle demoiselle s’était envolée. Et malgré sa colère, sa tristesse elle faisait face comme à chaque fois.